La 1re division blindée polonaise
Avec l’accord du Gouvernement britannique, la 1re division blindée polonaise (DBP) est créée le 26 février 1942, sur ordre du Général Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil à Londres. Elle est alors composée de contingents ayant combattu en Pologne et en France au sein de l’armée polonaise mais aussi de volontaires polonais venus du monde entier.
Cette division est intégrée aux forces militaires alliées qui vont servir sur le front de l’Ouest. Commandée par le général Maczek, elle débarque en Normandie fin juillet 1944 et est rattachée au 2e corps de la 1re armée canadienne.
Le 8 août 1944, la 1re DBP est engagée dans la bataille en se déployant au sud de Caen pour participer à la 2e phase de l’opération Totalise dont le but est de prendre Falaise. Les pertes étant sévères et les attaques frontales inefficaces, cette opération est arrêtée au profit d’une nouvelle dénommée Tractable. Celle-ci a pour but de tenter un encerclement de la 7e armée allemande par l’ensemble des forces alliées en Normandie. Du 15 au 18 août, la 1re DBP libère ainsi plusieurs communes calvadosiennes et ornaises au prix de combats acharnés.
Du 19 au 22 août, les divisions SS vont essayer d’anéantir les éléments polonais situés sur la butte du Mont Ormel, afin de sortir de la nasse dans laquelle elles sont enfermées. La 1re DBP doit également faire face aux attaques du 2e corps blindé allemand qui, ayant réussi à se retirer avant l’encerclement, tente de venir en aide aux autres unités allemandes coincées dans la "poche". Les Polonais doivent tenir coûte que coûte jusqu’à l’arrivée des renforts. Le 21 août, ils sont enfin rejoints par la 4e division blindée canadienne. La "poche de Falaise-Chambois" est définitivement fermée. La victoire est ainsi obtenue au prix de combats sanglants et d’une résistance héroïque.
Pendant la bataille de Normandie, la 1re DBP a perdu plus de 2 000 hommes, tués ou blessés. Elle participe ensuite à la libération du Nord de la Belgique, du sud des Pays-Bas et de l’Allemagne.
Les particularités de ce cimetière militaire polonais
Par un arrêté du 19 mai 1945, le préfet du Calvados permet aux autorités canadiennes de créer un cimetière militaire polonais sur le territoire de la commune de Grainville-Langannerie. Jusqu’en mai 1949, la commission impériale des sépultures militaires britanniques en assure l’entretien avant de le céder à l’État français. Les statuts de cette commission ne lui permettent pas d’entretenir à titre permanent des cimetières étrangers situés en dehors des frontières de la Grande-Bretagne.
Le cimetière est composé de huit carrés de sépultures. Ces carrés n’ont pas tous le même nombre de rangs. En revanche, chaque rang est constitué de douze sépultures. A l’exception de deux emplacements où trois croix symbolisent les sépultures de douze pilotes morts dans le crash de leur avion. Leurs corps n’ayant pu être dissociés.
À l’origine, les croix étaient en métal. En mai 1954, à l’approche du 10e anniversaire de la bataille de Normandie, l’État décide leur remplacement par des croix en béton ornées de plaquettes portant l’identité du défunt à l’instar des cimetières nationaux français. Le monument central a, quant à lui, été inauguré en août 1954 en présence des généraux Maczek et Anders.
Ce cimetière militaire polonais est l’un des sept cimetières militaires étrangers en France à être entretenu par l’État français.